Soutenance de thèse - Pierre Blondel

Soutenance de thèse - Pierre Blondel

Pierre Blondel soutiendra sa thèse le jeudi 19 décembre 2024 à 13h30 à l'amphithéâtre de l'ISVV - INRAE Bordeaux

"Impact des pratiques sur la biodiversité et le fonctionnement des sols en paysage viticole"

La soutenance de Pierre Blondel se tiendra le jeudi 19 décembre 2024 à 13h30 à l'amphithéâtre de l'ISVV - INRAE Bordeaux devant un jury composé de :

Gwenaëlle Lashermes (rapporteure)
Jérôme Cortet (rapporteur)
Virginie Baldy (examinatrice)
Benjamin Pey (examinateur)

La soutenance se tiendra en français.

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Résumé de la thèse :

Les pratiques viticoles notamment du fait du caractère pérenne de la culture se sont intensifiées et les paysages viticoles se sont simplifiés. Les sols y sont très souvent désherbés ou travaillés, et les vignobles fortement dépendants des traitements phytosanitaires. Toutefois, ces pratiques ont un impact sur la biodiversité et les services écosystémiques qu’elle rend. Un des objectifs majeurs de la transition agroécologique des exploitations viticoles est de trouver des pratiques de gestion raisonnées, s’articulant autour de la préservation de la biodiversité et des fonctions associées. Ainsi, l’agriculture biologique s’est développée, mais qu’en est-il de son efficacité ? Existe-t-il des pratiques efficientes qui améliorent la fonctionnalité des sols viticoles ? Quid du paysage ? Notre objectif a été d’évaluer l’impact des pratiques viticoles, via la conduite de la parcelle et la gestion de l’enherbement dans les parcelles ; mais également l’évaluation de l’influence du paysage. Comme cibles des pratiques, nous avons mesuré l’activité des microorganismes et la diversité de la mésofaune du sol, premiers maillons des réseaux trophiques ; ces communautés sont au coeur des processus essentiels à la fonctionnalité des sols. Pour cela, nos travaux se sont articulés autour du réseau Bacchus, un réseau de paires de parcelles différemment gérées. Ce réseau se situe dans un paysage relativement homogène, viticole ; présentant un gradient d’habitats semi-naturels et de surfaces en agriculture biologique.

Nos études se sont intéressées à l’effet des pratiques sur la microfaune du sol (chapitre 1), avec l’analyse des activités des enzymes extracellulaires ainsi que de la respiration de substrats carbonés. Nous avons observé que les taux de matière organique du sol superficiel augmentaient dans les parcelles en gestion biologique et favorisaient les activités enzymatiques des communautés microbiennes. A l’échelle intra-parcellaire, les inter-rangs enherbés présentent des communautés respirant des substrats carbonés plus complexes. Ces deux paramètres de gestion favorisaient également le recyclage des nutriments et la disponibilité de l’azote. La gestion biologique est également bénéfique aux communautés de collemboles (chapitre 2), également en partie liée à l’augmentation des taux de matière organique. L’intensité d’utilisation mais surtout le nombre de pesticides appliqués, réduisent la diversité des communautés de collemboles, alors que la contamination du sol en cuivre, même à niveau élevé, ne semble avoir e montrait aucun impact sur nos communautés étudiées. A l’échelle intra-parcellaire, le travail du sol favorisait également la diversité de ces communautés. En dehors des pratiques, le pH et la saisonnalité modulait grandement la diversité des communautés, avec une période estivale défavorable. La diversité du paysage (chapitre 3) semble également jouer un rôle sur la biodiversité du sol. La partition de la β-diversité en ses deux composantes (remplacement et imbrication) a montré des communautés de collemboles hémiédaphiques contrastées entre parcelles biologiques et conventionnelles. L’augmentation de la surface de vignobles conduite en agriculture biologique dans le paysage, renforçait la diversité dans les parcelles biologiques ; mais pas dans les parcelles conventionnelles, plutôt favorisées par la proportion d’habitats semi-naturels environnants.

Ces travaux pointent l’importance de la gestion des sols en viticulture et surtout le rôle du taux de matière organique. La gestion biologique des parcelles, préserve davantage la biodiversité, par la diminution de l’intensité d’utilisation des pesticides, des effets ici assez faibles des contaminations en cuivre, alors que les effets en lien avec la gestion de l’enherbement sont plus contrastés. Enfin, le paysage est un élément essentiel à considérer dans la gestion des pratiques viticoles.

 

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